Une grande dame qui fait partie de l’histoire de notre Mouvement…
Nous recevons des témoignages de nombreux militants qui se rappellent avec émotion l’avoir rencontrée et avoir « travaillé » avec elle.
Le premier est celui de Jean-Pierre Weyland :
Françoise nous a quittés, c’était une femme et une militante hors pair… Toujours sur la brèche… Jamais en repos… Volontaire, enthousiaste, attentive aux autres comme peu de gens le sont vraiment.
Mère louve d’une famille nombreuse, elle m’avait témoigné un jour son affection et sa tendresse pour son fils, Bernard, dont elle me savait si proche. Elle avait son regard légèrement de biais – par pudeur ? Son sourire rayonnant… Son envie de protéger, rassurer, guider.
Un mouvement d’éducation populaire n’existe qu’à travers celles qui l’incarnent (le féminin l’emporte définitivement avec Françoise).
Elle a été une figure emblématique des Éclaireuses puis des Éclaireuses et Éclaireurs de France. D’une énergie qui se nourrit d’elle-même. Une féministe d’une volonté de fer pour faire exister ses idéaux.
Françoise était de cette trempe-là, transmettant des valeurs essentielles, humanistes, progressistes. La vision toujours politique et sociale, engagée et humble. Humaine.
Le monde entier était sa famille, et si l’on avait trouvé trace de vie sur une lointaine planète, elle eût été de la première navette !
Toutes celles et ceux qui l’ont approché ont senti se poser une indicible chaleur, une tendresse, un sourire vrai et frais. Avec une envie irrésistible d’allumer d’autres foyers, encore et encore.
Elle m’avait dit un jour pour la revue des éclés, ROUTES NOUVELLES : « La laïcité est une forme supérieure de la foi. » J’avais trouvé cette formule très forte, lumineuse, d’une force spirituelle peu commune. Pour un athée comme moi, cela ouvrait des horizons nouveaux, une autre vision de l’engagement catholique.
De là où elle est, elle doit encore déplacer des nuages. Souffler sans fatigue le vent de la liberté et de l’émancipation.
Jean-Pierre Weyland, le 2 avril 2021