2023.10 : Rappel d’un événement à ne pas oublier

L’assassinat d’un enseignant il y a trois ans et cette année à nouveau

 

Rappelé dans la presse en 2022 dans un article prémonitoire. Notre laïcité est une nécessité  !

 

L’article de Libération publié le 14 octobre 2022 à 8h30
 
 » L’horreur véritable et symbolique de la mort de Samuel Paty ne doit pas cesser de nous hanter. Il y a toujours, dans trop de collèges et de lycées, des professeurs qui peinent à enseigner la théorie de l’évolution et voient leurs cours d’histoire questionnés, il y a toujours des parents d’élèves qui n’acceptent pas que leurs filles participent, sans porter de voile, à la représentation d’une pièce de théâtre en public, devant les familles et les autres parents. Dans bien des quartiers, les professeurs peuvent déceler, à l’attitude des élèves, mais surtout des parents, s’il y a un changement d’imam dans le secteur. La pression religieuse est toujours là et ne faiblit pas. Et nous n’arrivons toujours pas à généraliser, dans la population scolaire, cette culture de l’émancipation et de l’esprit critique.
 
La laïcité récupérée par les racistes, utilisée dans le discours public comme argument – quel paradoxe – identitaire, empêche les professeurs de rendre attractive cette notion, censée unir plutôt que diviser. Mais il faut pourtant continuer à parler de l’école et de ce qui s’y passe, à s’informer sur ce que vivent les profs, à écouter leurs demandes, les soutenir et se servir du souvenir de Samuel Paty, parce qu’aujourd’hui, l’école est sans doute le dernier creuset de notre culture commune, le dernier endroit où les adolescents engrangent du savoir et des informations avec d’autres, hors des silos de plus en plus hermétiques de leurs réseaux sociaux. L’enjeu est là « .
 
 
 

Lille

 
 

Dominique Bernard est un prof de français assassiné le 13 octibre par un terroriste islamique, comme Samuel Paty en 2020.

 
 
L’artcle de Libération ce 13 octobre :
 

« Dominique Bernard. Il s’appelait Dominique Bernard. Il avait 57 ans. Il était professeur agrégé de lettres modernes et aimait l’exigence littéraire de Julien Gracq, et, qui sait, la discrétion légendaire de l’écrivain, enseignant lui aussi. Dominique Bernard a été lâchement assassiné vendredi devant son établissement d’Arras par un terroriste islamiste de 20 ans. Il est mort d’avoir eu le courage de s’être interposé pour l’empêcher de commettre ses crimes. Il est mort surtout d’avoir été un professeur. Et comme il y a trois ans, après la décapitation de Samuel Paty devant son lycée de Conflans-Sainte-Honorine par un autre terroriste islamiste, écrire ces mots, «mort d’avoir été un professeur», est tout simplement insupportable.

Il n’existe évidemment pas de victimes «supportables» du fanatisme religieux. Mais qui dit prof dit enfants, qui dit prof dit élèves. Élèves. Élever. Quels jolis mots que ceux-là, qui convoquent immédiatement celui de lumières, celles de la littérature mais aussi de la science, de l’histoire, la géographie, l’art, le sport et tous ces savoirs qui resteront toujours les meilleures armes contre l’obscurantisme et le fanatisme. Les terroristes détestent l’école, forcément, puisque c’est sur ses bancs que s’enseigne tout ce qu’ils abhorrent : la tolérance, le vivre ensemble, l’esprit critique, l’art de penser librement, l’acceptation de la différence.

Cet idéal-là est menacé. Et trop de jeunes, dont le terroriste d’Arras, n’ont rien appris de ces valeurs dans nos écoles et ont semé la mort. Mais est-ce une raison pour abdiquer ? Certainement pas. Alors oui, la décision du proviseur du lycée d’Arras de maintenir ce samedi son établissement ouvert malgré le choc, malgré la peur, est une bonne décision. Une décision évidemment difficile, et chacun, élève, enseignant, fera comme il pourra. Mais c’est une décision qui assume que la guerre contre l’obscurantisme passera, au bout du bout, toujours par l’école, les profs et leurs lumières. »