1931.01 et la suite : « Le Chef » traite de préoccupations sociales

 et évoque les rapports du Mouvement avec l’enseignement en même temps que « l’esprit laïque »

Le Chef de janvier 1931 présente un long article sur « le rôle social du scoutisme », à partir d’un exposé  de M. Lesage, maire-adjoint de Tours à l’occasion du congrès qui s’est tenu dans cette ville : « … On ne saurait surestimer le rôle social du scoutisme dans nos démocraties qui ne peuvent vivre et prospérer que si elles savent élever les futurs citoyens dans les plus strictes vertus ». Avec un correctif important : « … à condition qu’il se dépouille de tout parti politique ou confessionnel, trop souvent ferments de désaccord, qui ne devraient avoir aucune place dans un système d’éducation morale ».

 

Suit une page de présentation des publications, pas très optimiste, aussi bien en ce qui concerne le Journal des Éclaireurs que la revue « Le Chef » qui « n’est pas encore au point ». Apparemment on s’oriente vers une gestion des revues plus professionnelle que bénévole, à la charge de l’équipe nationale.

Le numéro de février évoque, en même temps qu’un certain nombre de nominations, les fêtes du centenaire de Jules Ferry et du cinquantenaire de l’enseignement laïque. Les unités sont invitées à participer sauf si la manifestation revêt « un caractère nettement politique ». À noter, dans la liste des nominations, l’attribution de « swastika », ancêtre de la médaille de reconnaissance du Mouvement. Cette décoration, en forme de croix gammée, semble avoir été abandonnée lorsqu’elle a été  adoptée en Allemagne  par le national-socialisme.

 

Dans le numéro d’avril, un article aborde le problème des rapports du Mouvement avec l’Université (apparemment au sens large, c’est-à-dire avec l’enseignement), en insistant à la fois sur une réelle complémentarité et sur la nécessité d’un « esprit laïque ». Une tribune libre prolonge cette réflexion sous le titre  « Notre attitude » en posant la question des « rôles respectifs de la morale, d’une part, de la religion et de la philosophie d’autre part » et de leurs conséquences sur « la conduite des chefs envers leurs garçons ».

 

En janvier 1932, la revue s’intéresse aux « petites victimes d’un fléau social », les 45 969 enfants « déficients, retardés ou inintelligents travaillant dans les écoles ». Cet article est présenté par un « Comité National de l’Enfance Anormale » en liaison avec le bureau interfédéral du scoutisme français.