1911 - 1913 : Les échanges entre Nicolas Benoît et André Chéradame - La mise en place

Jeu18Oct201813:41

1911 - 1913 : Les échanges entre Nicolas Benoît et André Chéradame

Index de l'article

 

 

L’année 1912 va être celle de la mise en place de la nouvelle « Société des Éclaireurs de France », créée fin 2011 deux mois après les Éclaireurs Français proposés par la Ligue d’Éducation Nationale de Pierre de Coubertin (qui ne deviendront association à part entière que quelques mois plus tard).

La correspondance échangée avec André Chéradame traduit cette mise en place, avec quelques étapes :

 

- en janvier, Nicolas Benoît indique qu’il est en train de « rédiger quelques réflexions au sujet des divers articles du Code des Éclaireurs qui, tel qu’il a été complété par vos soins, me paraît désormais très heureusement constitué. (...) Je prépare également une partie du manuel (nœuds, matelotage, etc.) qui sera beaucoup plus complet, j’espère, que celle du manuel anglais ». Ces informations sont à rapprocher de la date d’édition du « Manuel de l’Éclaireur » début 1912,

 

 

- en mars, une lettre dactylographiée d’André Chéradame marque un début d’irritation devant le constat de certains doubles emplois, surtout dans le recrutement de militaires : « à ce sujet, permettez-moi de vous faire remarquer que, dans l’intérêt de nos démarches, il est désirable que nous nous partagions la besogne. » Mais il est relativement optimiste : « Il est clair que l’état d’esprit est très bon en ce moment en France pour tenter quelque chose dans la voie des Boy Scouts. »,

 

 

- en avril, Nicolas Benoît insiste sur la nécessité d’une publicité : « Il faut – et sans retard – dissiper les malentendus et créer un courant d’enthousiasme en notre faveur (…) Faites photographier vos Éclaireurs, faites-les cinématographier au besoin, dans leurs exercices variés et d’autres voudront les imiter. Proclamez ce qui fut fait à Lyon. » Et, dans le même temps, se défendre également contre la concurrence de Coubertin : « Faire connaître notre séparation absolue d’avec la Ligue, séparation nécessitée par une divergence absolue d’esprit. Je considère comme un bonheur que les circonstances m’aient obligé de rompre brutalement avec Coubertin car réellement aucune œuvre viable n’était possible avec lui. » Une préoccupation ? « Les journaux religieux continuent la campagne contre l’œuvre de la L. d’E.N. Est-ce bien important ? En toute sincérité, non. Vous savez comme moi avec quelle perfidie a agi  M. de Coubertin. »,

 

 

 

- en juin, il revient sur cette concurrence et l’imitation que représentent, à son avis, les Éclaireurs Français : « L’expérience prouve combien vous aviez raison de vous attacher à ces appellations d’Éclaireurs et de boy scouts qui se sont imposées. Une seule chose me peine, c’est de voir les polémiques que cette création, si nettement bienfaisante dans son esprit, a causé parmi les journaux catholiques. En mettant en pratique la forte tolérance que nous prônons, nous finirons par emporter la victoire et nous imposer définitivement. Ce que je trouve le plus fâcheux, c’est l’espèce de confusion qui règne dans l’esprit de beaucoup de gens entre la L. d’E.N. et notre œuvre. Confusion d’autant plus facile à faire que l’imitation des appellations et costumes est complète. »

 


 



 

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