2018 : Éveiller la conscience

Jeu15Mar201808:33

2018 : Éveiller la conscience

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… avec des jeux et des entreprises.

 

 

Semer des petites graines pour éveiller la conscience des citoyens de demain

 

 

Sylvie Bachelet, responsable du groupe de Fontainebleau

 

 

J’espère que, dans la société actuelle de consommation de loisirs, les enfants qui nous sont confiés le sont parce que nous sommes porteurs d’un projet et de valeurs.

 

Pour un public non averti, ce projet et ces valeurs peuvent être mis en lumière par les moyens modernes de communication (site national, site du groupe, blog…). Les parents qui ne sont pas des anciens cherchent sur la toile, ils nous le disent souvent. Ils savent donc que notre action éducative s’appuiera sur nos valeurs dont l’apprentissage de la démocratie fait partie.

 

 

L’apprentissage de la démocratie, vaste programme ! La recette en est complexe, elle peut passer entre autres par :

 

1.  le jeu (en référence à Baden Powell), jouez, jouez encore, il en restera toujours quelque chose,

 

2.  l’expression de la démocratie et l’usage que le participant peut en faire et donc éventuellement regretter,

 

3.  la réflexion personnelle…

 

Encore faut-il nourrir suffisamment cette réflexion personnelle ! Je vais vous faire un petit retour d’expérience dont voici le contexte.

 

 

Les groupes de Fontainebleau et de Dammarie les Lys font globalement leurs activités en commun. Notre équipe pédagogique et d’animation s’est choisi au fil des années un fil conducteur : l’actualité du monde qui nous entoure.

 

 

Le ressort pédagogique, d’autres diraient le moyen employé, consiste à rebondir, au travers d’une activité aux éclés, sur un évènement de portée nationale voire internationale. L’activité, qu’elle qu’en soit la forme, utilise l’actualité pour mettre en lumière ce que tout un chacun (mais surtout et y compris l’enfant) peut ou pourrait faire face à une situation donnée. Elle doit avoir pour but d’enrichir la réflexion personnelle des participants de tous les âges et si possible de déboucher sur une action ou des actions concrètes, ponctuelles, voire de longue durée. Les prises de conscience que nous favorisons sont donc dépendantes de l’actualité. Nous avons l’ambition d’éclairer celle-ci à l’échelle de l’enfant. Un lutin, un louveteau, un éclaireur qui subit, via le journal de 20 heures, une information, ne la comprend pas toujours, ne la perçoit pas de la même façon qu’un adulte. De nombreuses informations sont choquantes et révoltantes et il n’est pas facile d’en parler, ni à la maison, ni à l’école, ni aux éclés.

 

 

Nous avons choisi de nous positionner très clairement dans la société d’aujourd’hui parce que nous croyons en la jeunesse. Notre engagement aux éclés est étayé par des actions visant à faire prendre conscience aux jeunes de leur pouvoir politique (au sens noble du terme), savoir ce qu’ils font ou ne font pas et surtout pourquoi. Il faut éclairer les choix futurs. L’objectif est de faire comprendre quelles peuvent être les conséquences de l’action ou de l’inaction et de favoriser l’engagement sur des actions à la portée de chacun dans le groupe même si elles sont modestes. Nous n’avons pas dit que les actions ambitieuses étaient à écarter.

 

 

Un tout petit exemple pour débuter :

 

 

Aux éclés, nous parlons de développement durable, de protection de notre planète. Nous avons décidé de nous intéresser à la sauvegarde des félins. Nous nous sommes rendus au Parc des Félins à Lumigny en Seine et Marne (77). Ce parc est un centre de préservation et de reproduction consacré aux félins, des plus petits aux plus gros. Nous avons pu observer les animaux, nous avons discuté avec les soigneurs. Nous avons été témoins de plusieurs accouplements porteurs de la promesse de nouvelles naissances au parc.

 

 

Nous avons compris que les hommes étaient de redoutables ennemis pour les félins. Certains les chassent pour leur belle fourrure, d’autres essaient d’en faire des animaux de compagnie et… nous aussi, nous aux éclés ou chez nous… nous sommes coupables !

 

Comment ? Indirectement…

 

Nous consommons des produits (gâteaux, pâte à tartiner…) qui contiennent de l’huile de palme. Mais voilà, la production de l’huile de palme contribue à la déforestation et à la destruction de l’habitat naturel des tigres (qui est aussi celui des grands singes).

 

 

Alors, nous avons décidé de bien regarder les étiquettes et, depuis, notre groupe n’achète plus que de la nourriture sans huile de palme. Les goûters sont devenus pur beurre, c’est un peu plus compliqué à trouver et c’est un peu plus cher, c’est meilleur aussi. Nous assumons totalement ce choix d’autant que les jeunes sont devenus ambassadeurs auprès de leurs familles. Un grand nombre d’entre elles s’y sont mises aussi car les enfants ont su transmettre la réflexion à leurs parents. D’une prise de conscience à l’action, il n’y avait qu’un pas. De l’action minuscule à l’échelle de la planète qui consiste à modifier les habitudes de consommation d’une bande d’éclés uniquement quand ils sont aux éclés, à la transposition de la même action dans les familles, c’est possible et fait tache d’huile (mais pas de palme).

 

 

Peut-être vous dès demain… c’est l’effet papillon. Maintenant ce sont les jeunes eux-mêmes qui expliquent et transmettent aux nouveaux arrivants. Un enfant convaincu dispose auprès de son entourage d’un immense pouvoir de persuasion.

 

 

 

L’Équipée a fait paraître un article sur notre entreprise en juin 2015.

 

Bien sûr, les activités proposées en lien avec les grands sujets du monde d’aujourd’hui n’ont pas la même résonance auprès des lutins et louveteaux qu’avec des aînés. Lors de l’accident nucléaire de la centrale de Fukushima au Japon, nous avons joué à éteindre la centrale nucléaire en l’arrosant. Nos pompiers d’un jour tentaient de protéger leur santé avec des pastilles d’iode représentées par des petits œufs en sucre difficiles à trouver (pharmacie fermée ou en rupture de stock). Les plus jeunes ont alors très bien compris que des hommes avaient risqué leur vie pour sauver celles des autres. Les plus grands, eux, ont débattu du nucléaire.

 

 

Pour autant, jouer, agir, réfléchir en vase clos ou au sein d’un cercle restreint n’est pas suffisant. Il nous apparaît nécessaire de relayer nos actions pour les valoriser voire de leur faire prendre un peu d’ampleur et même d’aider à la réflexion d’autres éclés. Un groupe d’enfants se sent mis en lumière s’il se voit dans le journal. L’objet de l’article est valorisé, l’action est prolongée, il y a un effet « piqûre de rappel » et même les membres du groupe qui étaient absents peuvent s’emparer du sujet comme étant le leur. L’action décidée ou la réflexion retrouvent un nouvel élan alimenté et décuplé par la médiatisation. En effet, comment pourrions-nous renier une décision prise alors que tout le monde sait que nous nous sommes engagés ?

 


 

 

 

 

Je vais illustrer mes propos avec plusieurs exemples d’actions concrètes plus ou moins médiatisées pour lesquelles nous avons rencontré un véritable écho.

 

Personne n’a oublié l’attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. Notre groupe avait prévu une sortie culturelle à Paris le 11 janvier. Plan Vigipirate oblige, cette activité ne pouvait être maintenue. Pour autant, nous avons souhaité maintenir une activité, ne pas céder au dictat des terroristes, même avec moins d’enfants car certains ont participé à la grande manifestation à Paris.

 

 

Nous avons monté toute l’animation de notre sortie du 11 janvier autour des événements de Charlie Hebdo.

 

Malgré le faible temps de préparation, pour les éclés et les aînés, il nous semblait évident qu’il ne suffisait pas de faire un « dessin pour Charlie » et des gros crayons, l’animation destinée aux lutins et aux louveteaux.

 

Nous leur avons proposé de préparer le procès de la Liberté d’Expression et nous avons discuté avec eux afin qu’ils soient convaincus que la mise en scène ainsi que l’ensemble des acteurs devaient aider à convaincre les lutins et les louveteaux pour qu’ils acquittent la Liberté d’Expression.

 


 

 

 

Nous avons transformé le local en salle d’audience, habillé un mannequin de blanc pour qu’il symbolise notre accusée, préparé le bureau du Juge et trouvé des éléments de costumes pour les témoins et les avocats.

 

Nous avons préparé un réquisitoire pour le Juge, expliquant que la Liberté d’expression était accusée de troubles à l’ordre public. Nous avons choisi quatre témoins à charge. Ceux-ci ont expliqué qu’ils n’aimaient pas du tout que l’on puisse rire d’eux et que c’était de la moquerie inadmissible. Les témoins étaient un religieux fanatique, un joueur de foot, un amateur de soldes et un geek, scotché sur son téléphone. Nous avons ensuite trouvé trois témoins à décharge, l’un était un clown qui a expliqué que le rire était très important, le deuxième que l’on n’avait pas le droit de tuer des gens qui ne faisaient que des dessins dont certains faisaient des dessins pour enfants, le dernier témoin a expliqué que s’il n’y avait plus de Liberté d’Expression, c’était la fin de la démocratie et le début de la dictature.

 

 

Un témoin :


 

 

 

Un autre témoin :


 

 

 

Encore un témoin :


 

 

 

Le jury populaire était constitué des lutins, des louveteaux et de leurs responsables. Ceux-ci ont posé des questions aux témoins durant le procès. Les avocats avaient préparé leurs plaidoiries, l’une pour condamner la liberté d’expression, l’autre pour l’acquitter. Les avocats ont expliqué ensuite à l’équipe de responsables que leur rôle n’avait pas été facile à tenir. Le premier parce qu’il tenait un rôle de « méchant », le deuxième parce qu’il avait peur de ne pas être assez convaincant.

 

 

 

Plaidoirie de l’avocat à charge :


 

 

 

Plaidoirie de l’avocat de la défense :


 

 

 

C’est à l’unanimité que notre jury a acquitté la Liberté d’Expression ! Ouf !


 

 

 

 

 

Nous avons communiqué, dès le lendemain sur le blog national. Notre témoignage en forme de retour d’expérience a permis à l’équipe nationale d’étayer une fiche pédagogique sur le sujet. En mars 2015, l’Équipée a publié notre article qui illustre ce qu’on peut faire lors d’une actualité tragique. En parallèle, notre ancien blog et notre site valorisaient cette action.

 

« C’est vraiment bien ce que vous faites » est une phrase que j’ai beaucoup entendue et qui justifie d’avoir toujours envie de faire de l’animation.

 

 

Les attentats, ce n’était pas fini. Certains membres de notre groupe ont été touchés au Bataclan. Alors en novembre, nous avons encore modifié notre programme d’activité.

 

Le grand jeu a consisté pour chaque équipe à bâtir une Utopie basée sur une « vie meilleure ». Nous avons dessiné notre île, établi les règles (lois et constitution) et choisi quatre gestes pour protéger notre planète. Nous avons présenté le fruit de notre réflexion aux autres équipes. Nous avons pris un chocolat chaud ou un thé à la terrasse d’un café créé par les responsables. Avec les foulards de tous les participants nous avons symboliquement interprété le visuel «Peace for Paris» afin de partager l’émotion avec toutes les familles touchées par ces odieux attentats. Pour le bilan, nous avons chacun fait une tour Eiffel avec notre corps pour tout ce que nous avons aimé dans la journée. Nous avons à nouveau communiqué et notre ancien blog a, à chaque fois, enregistré une forte activité.

 

 


 

 

 

 

 

Dans un autre registre, voici un coup de projecteur sur le jeu « Dans la peau des migrants » qui a fait l’objet d’une fiche pédagogique dans Routes Nouvelles de juin 2016. Au passage, je remercie la rédaction pour les dessins, la mise en page et Nadine pour la référence littéraire pour aller plus loin.

 

 

Soucieux de vivre avec le monde qui nous entoure et de semer quelques petites graines de prise de conscience dans l’esprit des jeunes qui nous sont confiés (tiens ça ressemble au titre de mon intervention d’aujourd’hui), notre équipe a pourtant longtemps hésité, puis choisi de monter un jeu sur les migrants. La photo de l’enfant mort sur la plage a résonné trop fort dans nos consciences. Cette photo, les enfants de notre groupe l’avait vue, eux aussi. Elle représente l’horreur, elle est l’horreur, il n’y a pas de mots pour l’expliquer à des enfants qui vivent en France dans des conditions normales.

 

 

 

Une motivation supplémentaire, s’il en fallait une, notre groupe accueillait, de façon irrégulière car c’était très compliqué avec le foyer dans lequel il résidait, un jeune migrant, à la fois mineur isolé et réfugié politique. Il a raconté son très long périple à nos aînés. Ceux-ci n’en revenaient pas. À côté, les « aventures » vécues à DÉFI Aînés faisaient pâle figure.

 

Hors de question de rentrer dans une quelconque polémique politique, notre équipe était unanime, notre objectif pédagogique était de se mettre « dans la peau des migrants » et de faire comprendre les difficultés auxquelles ceux-ci sont confrontés.

 

Notre démarche vis-à-vis de « notre » jeune migrant a été de lui expliquer pourquoi nous souhaitions jouer sur un sujet encore aussi pénible pour lui. Malgré la barrière de la langue (il faisait des progrès géants), il a pourtant tout de suite compris l’intérêt et choisi de tenir le poste de la Croix Rouge.

 


 

 

 

 

Les jeunes ont réalisé un parcours façon jeu de l’oie-jeu de rôle car ils pouvaient choisir leur route. C’est-à-dire que nous avions dessiné un trajet avec plusieurs branches comme si les migrants pouvaient choisir leur route. Chaque trajet présentait à peu près les mêmes cases. Un dessin figurait sur chaque case leur donnant une indication sur l’évènement. Certaines étaient doublées, triplées ou plus encore comme celle de la Croix Rouge. Sur leur chemin, les migrants ont croisé un passeur qui leur prenait leur argent et selon le chiffre du dé venait ou au contraire les laissait tomber. Ils ont ramé sur un radeau de fortune, ont fait des voyages en bus ou en camion, mouvementés, ont affronté des aléas climatiques tels la nuit froide, des soucis de santé et d’approvisionnement en nourriture, leur bébé réclamait des soins d’hygiène.

 


 

 

 

Ils ont chanté des chansons de leur pays pour se remonter le moral, ils ont envoyé des photos à leur famille restée au pays et qui s’inquiétait très fort pour eux. Ils ont subi des problèmes à la frontière, un parcours pour échapper à la police qui voulait les envoyer en camp, l’apprentissage de la langue nouvelle, les formalités administratives pour déposer leur dossier de réfugié politique et ont enfin eu l’espoir d’obtenir un titre de séjour.

 

Nos « migrants » ont également fait de belles rencontres comme Médecins sans Frontières qui les a soignés, la Croix Rouge qui leur a fourni des couvertures, des couches pour les bébés, du PQ et des boissons chaudes. Ils ont profité des services d’interprètes et ils ont beaucoup couru pour éviter les contrôles de police, ils ont escaladé des obstacles aux frontières…

 

 

Au départ du jeu, chaque équipe a écrit son histoire, de quel pays elle venait, pourquoi elle migrait. Pour démarrer, il leur a fallu trouver du matériel de survie (bois sec pour faire du feu, une gourde, un couteau et une lampe de poche). Ils ont conservé ensuite les éléments avec eux. Ils se sont constitué une sorte de paquetage de survie tout au long du jeu. Par exemple, si l’équipe tombait sur une case « tourista » ou « couche sale », il lui fallait rendre un rouleau de PQ ou une couche, si la nuit était froide, elle dépensait une couverture. Si elle ne disposait pas de l’objet, elle devait reculer de plusieurs cases pour aller à la Croix Rouge. À noter que les équipes de migrants pouvaient coopérer et donc échanger des objets.

 

En arrivant sur les cases « camion » ou « bus », les jeunes embarquaient dans la remorque bâchée du minibus. Les aînés se chargeaient de secouer la remorque pour que les jeunes aient l’impression de « vivre » leur voyage.

 


 

 

 

Au fur et à mesure du jeu, les équipes ressemblaient à des nomades, elles avaient un sac avec les objets de survie, des provisions, des couvertures, du PQ, des couches et avec tout ça, il fallait encore échapper à la police ou passer la frontière…

 

Dans le dernier quart du jeu, il s’agissait d’obtenir un statut de réfugié. Après l’apprentissage d’un type de message codé, les migrants se présentaient à la préfecture pour remplir un questionnaire rédigé selon le code enseigné. Le questionnaire codé représente la barrière de la langue du pays hôte.

 

 

Je vous invite vraiment à retrouver le jeu dans Routes Nouvelles de juin 2016. Je précise que le jeu, nous l’avions fait en octobre 2015., vous le comprendrez mieux.

 

Monter un jeu sur les migrants était un vrai choix éducatif. Nous avons tenté de faire comprendre les difficultés humaines auxquelles les migrants sont confrontés. Rappelez-vous que nos aînés avaient été les confidents du voyage du jeune migrant… Nous n’avons souhaité entrer dans aucune polémique. Nous le devions au jeune réfugié qui a fréquenté quelque temps notre groupe avant de rejoindre le lot des migrants majeurs livrés à eux-mêmes. Nous espérons que, grâce à la fiche pédagogique de Routes Nouvelles, ce jeu aura été joué par d’autres car il nous a beaucoup apporté, à nous les adultes, dans notre réflexion pédagogique, apprendre jusqu’où nous pouvions aller dans un jeu. Il a apporté aux jeunes mais aussi aux parents. Une vraie prise de conscience en ce qui concerne les enfants.

 

 

Les parents ont posé sur notre équipe un regard différent, après ce que nous avons fait pour Charlie, les parents semblent convaincus du rôle que nous pouvons jouer. Le plus important, c’est qu’ils adhérent à la démarche. Certains parents qui sont très proches de l’équipe nous ont dit : « On se demandait quand vous le feriez et ça y est : vous avez osé ! ». Notre équipe s’interrogeait sur les réactions potentielles des parents sur un sujet aussi sensible, difficile et qui, du point de vue politique divise. Le fait d’avoir choisi de se mettre « dans la peau des migrants » a mis tout le monde d’accord.

 


 

 

 

 

 

Je vais prendre un dernier exemple, celui d’un grand jeu sur les missions des associations humanitaires au profit des « sans abri ».

 

En janvier 2017, nous avons profité de l’actualité météorologique (une grosse et méchante vague de froid) et de l’anniversaire des dix ans de la disparition de l’Abbé Pierre pour axer notre dimanche sur le thème du froid. Notre grand jeu a eu pour but de faire découvrir ou redécouvrir les missions des associations humanitaires au profit des « sans abri ». Après un appel fictif au 115, (le SAMU social) nos équipes de lutins, louveteaux ou éclés se sont mises en quête des invendus du supermarché pour concocter trois repas équilibrés pour les SDF. Les invendus étaient représentés par des emballages vides. Une équipe un peu plus féminine tentait de leur faire des repas minceur, nous avons expliqué qu’il leur fallait déjà manger tout simplement et que dehors on dépensait beaucoup plus de calories que bien au chaud à la maison. Les équipes ont préparé une boisson chaude pour partir en maraude et l’offrir aux « sans abri » qui étaient dehors (responsables). Il a fallu tenter de convaincre en argumentant un SDF qui ne voulait absolument pas rejoindre les places au chaud offertes car il avait un chien.

 


 

 

Je tenais le rôle du récalcitrant, c’était très émouvant de voir les arguments employés par les jeunes. Je précise aussi qu’ils m’ont bien apporté une dizaine de boissons chaudes, ça venait du cœur. Mon « chien », représenté par la peluche du kangourou Kewarra a eu droit aux emballages de nourriture pour animaux pour que lui non plus ne souffre pas de la faim. Les enfants ont préparé un abri précaire avec divers éléments de récupération pour ceux qui allaient continuer à dormir dans le froid.

 

Le matin même, pour leur laisser le temps de refroidir, nous avions fabriqué des boules de graisse aux graines pour les oiseaux de nos jardins car eux aussi avaient froid et faim à cette période de l’année.

 

Nous avons également envoyé un article à l’Équipée, il est paru dans le numéro de mars 2017.

 

Les articles cités sont également disponibles sur le site « Histoire du scoutisme laïque » à la rubrique « Le deuxième siècle ».

 


 

 

Pour conclure, j’ai la ferme conviction que ça marche…

 

 

La réduction des déchets (autre action du groupe) passe par la mise au compost, 70% de nos adhérents (sondage à main levée cet automne) ont un compost dans leur jardin ou sur leur balcon (!) ou ont des poules.

 

Après le rassemblement régional de 2016 sur la biodiversité, nous avons fini par construire un hôtel à insectes cet automne sur des plans faits ensemble en janvier, mais certains enfants nous avaient devancés ! Ils s’étaient inspirés de nos plans et avaient construit leur propre hôtel à insectes entre temps. J’avoue avoir été scotchée et en quelque sorte récompensée.

 

 

Semer des petites graines, jeu après jeu, débat après débat, une action après l’autre, publier un article ou contribuer à une fiche pédagogique, favorise, modestement c’est certain, l’éveil de la conscience des citoyens en devenir que sont les jeunes que nous accueillons. Nous confortons et consolidons aussi la nôtre, à nous adultes, qui pourrions lâcher prise dans un monde qui ne tourne pas toujours rond. C’est aussi une façon d’agir. Avoir des points de repère sur l’actualité facilite la réflexion et je l’espère permettra aux futurs acteurs de pouvoir mieux se positionner dans leurs choix personnels et dans l’usage qu’ils feront de la démocratie.

 


 

 

 

 

 

Site : www.fontainebleau.eedf77.fr

 

Blog : http://eclaireurdefontainebleau.eedf77.fr

 

 

 

Merci à Lynx pour les photos !

 

 

 

 

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