1978 et la suite : valeurs, équipes, activités… pour une sortie de crise

Mer14Avr202117:15

1978 et la suite : valeurs, équipes, activités… pour une sortie de crise

« Le Mouvement aurait pu gagner quelques années »

 

 

Jean-René Kergomard fait remarquer, dans la contribution qu’il nous a donnée, que « Le Mouvement aurait pu gagner quelques années », mais sa conclusion laisse penser que cette « purge » était nécessaire. Il est important de constater que ces remises en question, qui concernaient aussi bien le fond que la forme, ont été le fait du Mouvement lui-même, d’un certain nombre de ses militants, certainement plus « grandes gueules » que d’autres, mais tout aussi impliqués dans ses activités, à la base comme dans ses instances de formation et d’animation. Contrairement à ce qui a pu être, quelquefois, prétendu par ceux qui n’acceptaient pas ce mode de fonctionnement, la crise n’a pas été importée par quelques « politiciens » souvent peu impliqués dans les camps et les sorties du dimanche. Tous avaient envie de vivre et de faire vivre leur scoutisme, mais ressentaient en même temps le besoin de le redéfinir…

Quelques « grands chefs » historiques – Pierre François, Jean Estève, Jean-René Kergomard, Claire Mollet, Françoise Lefèvre – avaient senti, dans les années 70, le danger d’une confrontation conduisant à l’éclatement, et essayé de l’éviter, mais ils étaient peut-être un peu en avance, en une période où d’autres voulaient en découdre… Il n’empêche que c’est la solution qu’ils préconisaient – une cohabitation apaisée autour de valeurs communes – qui finit pas s’imposer. Les successeurs de Jean-René Kergomard, membres du Comité Directeur et délégués généraux, vont, dans une réelle continuité, la mettre en place.

De l’examen des comptes-rendus d’Assemblées Générales ou de réunions du Comité Directeur, et de la lecture des documents et publications du Mouvement, il semble possible de dégager trois éléments majeurs d’orientation des deux décennies qui suivent les années 80. Le résultat actuel en sera présenté par le chapitre « les EEDF aujourd’hui », mais on peut, dès cette période, en suivre la construction. Ces éléments interviennent dans des domaines apparemment différents, mais qui traduisent, au total, une réelle cohérence entre objectifs, méthodes et moyens :

– en tout premier lieu, une réflexion approfondie conduisant à une redéfinition des valeurs, en particulier en ce qui concerne le scoutisme, la démocratie, la laïcité, les droits de l’enfant… en résumé, tout ce qui donne au Mouvement sa fonction de formation à la citoyenneté.

Il faut peut-être rappeler, une nouvelle fois, que ces conclusions sont le résultat d’un fonctionnement démocratique, en particulier à l’occasion d’assemblées générales ou de rencontres dédiées, à l’issue de réflexions menées par des militants de terrain.

L’aboutissement en est l’écriture de la « règle d’or » et de quelques autres documents qui en résument clairement les éléments principaux : c’est le niveau des objectifs ;

– en deuxième lieu, un travail collectif de redéfinition des principes d’animation, retrouvant progressivement et accompagnant la différenciation des activités suivant les âges, mais aussi la progression individuelle et collective.

L’aboutissement en est une nouvelle rédaction des documents d’accompagnement des jeunes, mais également une nouvelle définition de la formation des cadres, intégrant des contraintes « administratives » de plus en plus pesantes et la prise en compte de l’évolution sociologique des jeunes acceptant de s’engager : c’est le niveau des méthodes ;

– en troisième lieu, l’organisation systématique de rencontres assurant et concrétisant la cohésion du Mouvement et concernant la quasi-totalité de ses membres : congrès de responsables (Mâcon 1985), grandes activités (Navigator, TREEC…), manifestations « publiques » (rencontres de jeunes au Sénat ou à l’Assemblée Nationale), Assises (Saint-Étienne), sans oublier la création du centre de Bécours qui va devenir un lieu international de rencontres et d’activités : c’est le niveau des moyens.

Il est évident que, au fil des décennies, la situation du scoutisme, des Mouvements de jeunesse ou de l’éducation populaire a énormément varié. Innovation au début du XXe siècle, elle fait, à la fin du même, partie des « meubles ». Le loisir s’est développé, le plus souvent dans un sens plus commercial qu’éducatif, et les contraintes administratives de tous ordres ont suivi. La délégation de service public qui, pendant de longues années, a permis de financer en grande partie des investissements et des moyens d’animation s’est progressivement réduite au strict minimum de survie, ce qui a conduit à une adaptation des activités au détriment de leur originalité. Aujourd’hui, Georges Gallienne ne pourrait plus faire descendre ses boys-scouts « sapeurs pompiers » le long d’une corde sans la présence d’un spécialiste de la corde, des nœuds, un casque et une déclaration préalable… Cette présentation est peut-être caricaturale, mais elle n’est pas loin de la réalité. Les dirigeants successifs du Mouvement ont eu la charge de cette adaptation : leur préoccupation constante a été de ne pas sacrifier l’esprit à la lettre.

Pour témoigner concrètement de cette évolution au cours des dernières décennies, nous avons demandé à l’ensemble des responsables nationaux, présidents ou membres du Comité Directeur, délégués généraux ou membres d’équipes nationales, de nous décrire leur « parcours ». C’est le but du chapitre suivant, qui assurera la transition avec la dernière partie, « Les EEDF aujourd’hui », car nombreux sont, parmi eux, ceux qui ont toujours une activité militante.

Ces contributions mettent en évidence une évolution notable de la gestion nationale de notre Mouvement. Au cours des premières décennies, celle-ci était assurée par des pratiquants du scoutisme « à la base » devenu, par choix et pour répondre à un besoin, animateurs salariés : c’est le cas, entre autres, d’André Lefèvre, de Pierre François, de René Duphil. Par la suite, des enseignants ont été mis à la disposition de l’association et, à partir de leur expérience et de leur motivation acquises également « sur le terrain », ont accepté d’interrompre leur parcours professionnel pour lui consacrer quelques années : c’est le cas de Jean Estève, de Pierre Bonnet ou de Roland Daval, mais aussi de responsables de branches comme Andrée Barniaudy ou René Baétens ; certains ont même renouvelé cette expérience, comme Jean Estève, René Baétens ou François Baize…

Les dernières décennies ont connu un changement important dans ce domaine : le recrutement d’enseignants issus du Mouvement devenant de plus en plus difficile, les membres de l’équipe nationale sont souvent des « animateurs professionnels » qui ont choisi cette voie, eux aussi, à partir d’une expérience qui leur a apporté une bonne connaissance du Mouvement, de ses valeurs et de ses modes de fonctionnement. Il est important de noter que ces parcours ont souvent commencé dans des « services vacances », prolongement des activités classiques vers un recrutement limité dans le temps, dans le total respect des valeurs et des principes du Mouvement.

Les contributions apportées par ces responsables nationaux mettent aussi en évidence, la difficulté que peut représenter, quelquefois, cette coexistence de militantisme et de professionnalisme. Et l’un d’entre eux, devenu, après son passage à l’échelon national… directeur de cabinet d’un haut responsable politique, a souhaité évoquer combien ce choix pouvait être « abrasif »…

(Extrait de « Cent ans de laïcité dans le scoutisme et l’éducation populaire »)


1979 et la suite : un Mouvement réconcilié avec lui-même

Nous proposons de parcourir ensemble la collection de la revue « Routes Nouvelles » qui, après être passée par de nombreuses étapes en ce qui concerne sa présentation, ses sous-titres… et son contenu, va retrouver progressivement son allure de croisière.

Globalement, elle va être articulée atour de quatre familles d’apports :

– en tout premier lieu, la vie « officielle » du Mouvement : Assemblées générales, Comité Directeur, Équipe nationale. En notant au passage la différence, pour les A.G., entre le rapport « moral » (du C.D.) et le rapport « d’activités » de l’équipe nationale ;

– en deuxième lieu, un ensemble de fiches « techniques » apportant des informations en vue des activités, soit au niveau des principes (dossier « lutins »), soit au niveau des moyens (tente, rando, communication…) ; les fiches correspondantes sont mises en ligne dans les rubriques « formation des cadres et « techniques, chants et jeux » ,

– en troisième lieu, quelques grands dossiers sur les problèmes de société (nucléaire, objection de conscience, migrants…), le plus souvent présentés sous forme de thèse (plus ou moins subjective) mais n’entraînant pas obligatoirement de prise de position officielle du Mouvement ;

– en quatrième lieu, un ensemble d’informations, souvent en provenance des groupes et des régions, et quelques « tribunes libres ».

À la lecture de ces documents, il semble que les dirigeants ont eu, dans cette nouvelle période, la vie plus facile qu’au cours des années précédentes. Le Mouvement se veut apaisé, les personnalités se retrouvent pour un objectif commun et non pour défendre leur conception personnelle. Ce n’est certainement pas par hasard que, par exemple, François Baize devenu délégué général et Bernard Machu futur président, participent à cette tâche alors qu’ils étaient, peu de temps auparavant, parmi les plus farouches défenseurs de la tendance évolutionniste la plus radicale.

C’est ce qui va permettre au Mouvement de se lancer, sous l’impulsion de Cascade toujours aussi active, dans le grand projet de Bécours qui va recevoir une grande rencontre en 1981 et trouvera progressivement toute sa place… en remplacement peut-être d’un autre haut-lieu que personne n’a oublié, le camp-école de Cappy.

Il n’est pas possible de reproduire ici la totalité des articles de la revue, mais nous avons sélectionné quelques pages qui nous semblent significatives. Ceux de nos visiteurs qui voudraint en savoir plus peuvent s’adresser au service « Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.. »

Commentaire personnel d’Yvon Bastide : revenu au Comité Directeur après l’A.G. de Dijon à la demande de Jean-René Kergomard, j’ai constaté que la sociologie de notre Mouvement avait une logique interne quelquefois difficile à appréhender : il a fallu six ans pour dégager une forte majorité un peu conservatrice avant de porter à la direction les plus vigoureux tenants d’une évolution afin d’appliquer la solution prônée par les tenants du projet totalement rejeté à l’origine…


 Claire Mollet, nouvelle (et ancienne) Commissaire générale, évoque le retour à nos racines, pour « remettre au jour, dire clairement, mettre à la base d’une dynamique nouvelle ce qui nous est commun ». Tout est dit, ou presque, avant un nouveau passage à l’acte. René Baetens, nouveau (et ancien) commissaire national, ajoute : « Dire les choses, oui, mais surtout les faire. » De nouveaux statuts vont aider cette proposition pour « vivre demain » comme dit Daniel Auduc.

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 Le numéro est consacré, dans sa quasi-totalité, au compte rendu de l’Assemblée générale, où le rapport « moral » du Comité Directeur a été dissocié du rapport « d’activités » de l’équipe nationale.

Nous en présentons l’essentiel, avec un petit accent sur le dernier message du Comité Directeur qui précise, dans ses « réflexions pour l’avenir » : « Notre première préoccupation a été de recréer les conditions d’une acceptation mutuelle et d’une véritable vie d’association – et non plus d’une juxtaposition de personnalités pensant détenir une vérité définitive ».

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Véritables « retrouvailles », avec Claire Mollet mais aussi avec Maurice Rouchy, grand ancien bien connu puisqu'il a donné son nom aux tentes que le Mouvement utilise dans tous ses camps...

Deux pistes un peu développées : l’ouverture à des « associés », considérée comme un des résultats des réflexions précédentes, et les retrouvailles avec la nature, avec une « fiche technique » à la clé (en ligne dans la rubrique « Techniques, chants et jeux ».

À noter l’article de Françoise Lefèvre, de retour d’Iran, sur « scoutisme et politique », problème posé aux instances internationales du scoutisme. Et une « tribune libre » permet à nouveau des échanges.

 

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Retour sur un « nouveau départ » avec une motion d’orientation et quelques fiches techniques

 

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Un peu d’humour avec François Baize, devenu « délégué général » et non plus « commissaire général », sur ce changement de termes. (Certains lui ont fait remarquer qu’il restait « général »). Retour sur le camp d’été et le bénévolat, nouvelle fiche technique « nature »… et toujours « tribune libre ».

 

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Le dossier sur le nucléaire, annoncé comme un reliquat par le Comité Directeur, occupe une grande partie de la revue et défend surtout un point de vue, qui n’est pas présenté omme celui du Mouvement. Nous en le reprenons pas ici, en donnant toute sa place à une grand article du délégué général intitulé « Puisque nous croyons en l’homme ». Rappelons au passage que, dans notre langue, le masculin est aussi le neutre et que « l’homme » inclut la femme.

 

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Apparemment les moyens sont meilleurs pour la revue, qui publie deux numéros avec beaucoup de matière.

Le premier traite longuement de l’objection de conscience, sujet annoncé par le Comité Directeur, toujours sans en faire une position du Mouvement, et traite de la prochaine A.G. ; en complément, une présentation du refuge de Lafage et une fiche technique « nature ».

Le deuxième s’intéresse au groupe local et se présente comme une brochure de présentation des principes essentiels du Mouvement.

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Le deuxième s’intéresse au groupe local et se présente comme une brochure de présentation des principes essentiels du Mouvement.

 

 

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La revue s’ouvre sur un éditorial du délégué général intitulé « reconnues d’utilité publique » évoquant le subventionnement des associations par les pouvoirs publics (mis en ligne séparément).

L’essentiel de la revue est consacré aux vacances pour handicapés et à un dossier « Migrants », plus quelques fiches techniques. On commence à voir apparaître le grand projet de Bécours. La dernière page présente une décision du Comité Directeur sur un sujet d’actualité, l’éducation nationale.

 

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Nouvel éditorial du délégué général intitulé « Le mépris et la peur », avant le lancement de Bécours 81, grande activité proposée à l’ensemble du Mouvement pour se retrouver

 

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