1986 : François Daubin : de la région Centre au service 15-24 et à la responsabilité de délégué général…

Mer24Jan202410:27

1986 : François Daubin : de la région Centre au service 15-24 et à la responsabilité de délégué général…

Notre action chez les EEDF 1986 - 2000

 

 

Témoignage recueilli à l’occasion de la préparation de la « journée de la mémoire du scoutisme laïque » 2023 sur le thème « Esprit et méthode »

 

Avant d’apporter mon témoignage je souhaite expliquer comment nous avons préparé cette journée de la mémoire. Comment répondre à la question de la pédagogie et de la méthode dans notre mouvement sur cette période 1980-2000.

Certes il y a les documents écrits et édités. Ils sont nombreux. Mais n’était-il pas plus simple de réunir celles et ceux qui avaient été les acteurs de cette politique.

Nous nous sommes retrouvés, avec plaisir, pour nous remémorer, tenter de retrouver le sens de notre action, mettre de l’ordre aussi dans nos souvenirs.

C’est ainsi que Bernard MACHU, ancien délégué Général, ancien président, Bernard LEFEVRE ancien membre de deux équipes nationales en charge de la branche Eclaireuses Eclaireurs ainsi que de la formation, Jean Pierre WEYLAND anciens membre, lui aussi de deux équipes Nationales, en charge de la branche Ainé, Fréderic NADAUD ancien responsable régional et ancien de l’équipe nationale Louvettes et louveteaux ainsi que François DAUBIN ancien délégué Général avons prépare les journées de la mémoire. 

Chacun apporte son témoignage et nous avons sollicité plusieurs complices de notre action.

Frédéric a eu la charge de traduire dans un diaporama une synthèse de nos travaux qui portent plus sur la période 1980-1996, mais qui ont perduré au moins jusqu’aux années 2000. Nous parlons de ce qui a été fait mais aussi de ce que nous souhaitions faire parfois avec un succès modéré.

 

Témoignage de François DAUBIN

 

Témoigner plus de 30 ans après les faits n’est pas chose facile. On a oublié nombre d’acons, on mélange un peu les dates, on enjolive parfois, reste surtout ce que l’on a voulu faire avec plus ou moins, souvent moins, de succès.

Nommé Délégué Général par le Comité Directeur de l’association en 1986, je suis en charge de présenter (c’est dans l’air du temps) un Plan d’Action et de Développement National (PADN) qui fixe le contour de notre action à venir pour les trois et en définitive les quatre années 1986/1990. Mais le travail réalisé ne sera pas remis en cause.

 

Mon passé EEDF

Avant de développer ce point je souhaite revenir sur mon parcours dans le mouvement que j’ai découvert dans les années 1966. Un parcours qui aujourd’hui encore reste pour moi une belle aventure de presque trente ans. 

Je dirige mon premier camp d’été, un camp départemental, en 1967 j’ai tout juste vingt ans. La responsable départementale Alice GUIGNARD me fait confiance. Savoir faire confiance aux jeunes est la première valeur de notre scoutisme laïque que je retiens.

Puis Émile GAGNON, qui sera toujours pour moi comme un père spirituel, me fait confiance et je deviens permanent de la région Centre et responsable du service 15/24, mis à disposition par l’Éducation Nationale en 1972.

Je rejoins l’équipe Nationale du mouvement en 1981. Entre-temps j’ai vécu comme acteur, Avignon, la période des turbulences que traverse l’association, le rassemblement de SAOU avec la volonté de redonner du sens à la pédagogie du mouvement de développer l’esprit d’initiative et de projets. 

C’est aussi dans cette période que je lance, avec l’aide efficace de mon épouse, dans mon petit village, un groupe local. Je découvre la joie et les difficultés d’animer une structure, base et réalités de notre mouvement. Loin de l’échelon National, nous essayons de faire vivre un scoutisme laïque dont l’objectif est de faire vivre nos jeunes dans de petites équipes où ils apprennent à prendre des responsabilités, à s’engager, à vivre une aventure collective enrichissante et formatrice. Le camp d’été est le lieu privilégié de notre action éducative. Le mouvement des Éclaireuses et Éclaireurs de France est bien cette base de quelques centaines de groupes locaux aux fonctionnements souvent adaptés à la réalité de leur environnement. Pour moi le rôle des instances régionales et Nationales devient évident : aider nos groupes à vivre, les aider à progresser, former les cadres, apporter les outils pour faciliter leur action et aussi à faire rayonner ce mouvement.

C’est donc avec ce passé riche et divers, avec l’aide d’une équipe Nationale et en liaison avec le comité directeur et l’expérience des échelons nationaux précédents que nous proposons notre PADN. 

 

Réalité du Mouvement en 1980-1986

Mais proposer un plan d’acon National c’est aussi prendre en compte la réalité du mouvement en 1986. 

Une baisse connue de nos effectifs, un secteur vacances en difficulté sauf Orléans et Caen, une situation financière dégradée (qui n’a pas entendu parler du trou du CCF notre banque de l’époque), parfois un manque de confiance de certains groupes locaux, permanents, parfois Régions envers l’échelon national. Notre image dans le grand public est souvent surannée. Pourtant nos proposions pédagogiques et méthodologiques restent un formidable outil d’éducation. Une grande menace pèse aussi sur nos moyens d’acon. La disparition des enseignants de l’éducation nationale mis à disposition qui interviendra fin 1986 est programmée et celle des écoles normales renforcera notre éloignement de ce ministère qui avait été par le passé un réel appui.

Mais nous avons aussi de nombreux atouts comme BÉCOURS devenu un lieu symbolique du mouvement, un formidable outil de formation. Le secteur des activités est en plein développement, le secteur International est dynamique et propose aux groupes locaux des espaces d’aventure. Nous avons aussi un vivier de jeunes responsables prêts à s’engager comme nous avons pu le constater au rassemblement de MÂCON. Quelques Régions résistent mieux à l’érosion des effectifs. Depuis les années 1980 l’Équipe Nationale redéveloppe une politique de branche, renoue avec le Scoutisme Français. Les groupes locaux, souvent différents dans leur organisation, leurs moyens, leur histoire, se sentent parfois oubliés, mais ont le même objectif. Celui, dans le respect des statuts, d’apporter à leur manière une éducation visant à l’autonomie des jeunes à leur inculquer les notions de responsabilité, d’engagement. Certes il n’y a pas uniformité, mais ils forment notre mouvement. Les initiatives locales sont une richesse.

 

Une continuité depuis les années 1980

L’affirmation d’un retour à une pédagogie de branche est en marche. Le retour de René BAETENS dans l’équipe Nationale en est une preuve symbolique. Mais en même temps un recueil sur le système des communautés éducative parait. La crise des années précédentes n’est pas étrangère à ce retour pas encore totalement assumé.

Un certain nombre de documents sortiront comme la réédition.

 

Le PADN

C’est avec ce parcours, cette courte analyse de la situation et une nouvelle équipe nationale que nous préparons le Plan d’Action National auquel on ajoute le terme de développement soit PADN. Dans l’équipe on retrouve Roland DAVAL qui reste secrétaire Général, Arlette HOULÉ en charge de l’international, deux nouveaux Bernard LEFEVRE et Jean Pierre WEYLAND. C’est avec ce début d’équipe que nous développons le Plan.

J’ai retrouvé un texte qui décrit l’esprit qui conduit notre réflexion : « Le PADN propose à l’ensemble de l’association de mettre en place une vigoureuse action visant une expansion importante… Cette ambition n’est possible que si chacun dans le mouvement, à la place qui est la sienne, convaincu de cette nécessité vitale, convaincu que nos propositions méthodologiques et pédagogiques font que plus que jamais en 1986, nous sommes un formidable outil d’éducation, devient acteur de ce projet. » L’action de l’échelon national, dans cette période, sera de créer l’environnement favorable, les outils nécessaires à nos pratiques, à notre développement. C’est tous ensemble, dans un même effort, que nous réussirons. Nous privilégierions l’action de terrain, le concret… Même si nous n’oublions pas qu’avec le Comité Directeur nous avons une responsabilité particulière, celle d’animer le mouvement et d’évaluer les résultats. 

Un plan d’action oui, mais sa priorité est d’être utile aux groupes locaux et de faire que le mouvement rayonne, soit source de proposions. Gagnons la confiance des groupes, des responsables, des Régions. L’Équipe Nationale se doit d’être avec eux. Elle doit éviter l’écueil de n’être qu’un simple appareil, pour rester une animatrice et une force de propositions d’un mouvement de jeunes.

En parallèle du PADN, nous avons aussi un plan afin de rétablir les finances du mouvement. C’est un problème vital et qui contribuera à restaurer la confiance. Comment accepter que l’accord passé avec l’ensemble des structures de l’association, celui de mettre tous nos comptes bancaires dans une même banque en redistribuant une partie des intérêts que cela permet de réaliser, ne soit plus respecté ? Comment accepter que la vente du calendrier devienne une sorte de sur cotisation en imposant un quota à vendre par adhérant ? L’appareil national doit être exemplaire et s’adapter à ses moyens.

Nous avons bossé, nous avons rencontré de nombreux groupes, nous avons lancé de nombreuses acvités, nous avons écrit, nous avons organisé des camps nationaux par branche, nous étions présents dans les formations, les rencontres. Je ne sais plus si j’ai eu l’occasion de remercier, toutes celles et tous ceux qui ont participé à ce que j’ai moi vécu, comme une extraordinaire aventure. Quel engagement de tous nos responsables.

Sur le travail des équipes pédagogiques de branche, des équipes des différents secteurs international, expression création, nature, scientifique, d’autres que moi sont plus à même de témoigner. Plusieurs centaines de jeunes responsables y ont participé et ont beaucoup donné. Sachant qu’en retournant dans leur structure, ils participaient à une dynamique de mouvement.

Avec les permanents, un travail de formation, de rencontres (je pense à nos rencontres avec les scouts catholiques Italiens en pleine expansion) a été mis en place avec l’idée de créer une dynamique, d’échange d’expériences, de travail en commun. Tous ont été mobilisés dans les rassemblements.

Avec les groupes locaux plusieurs outils ont été mis en place comme des kits de recrutement, de promotion, un montage diapos pour recruter, une aide aux groupes nouveaux, une carte amie pour l’environnement du groupe avec une petite revue informant de la vie du mouvement. Et enfin nous avons pu redonner la part des gains revenant aux groupes locaux des placements réalisés grâce au regroupement des comptes bancaires dans une même banque. La situation financière redevenue saine en fin de mandat nous permit de mettre fin à la vente obligatoire d’un quota de calendriers.

Sur le secteur vacances, important avec plus de 10 000 cotisants, les difficultés se sont amoncelées. Il a fallu mettre fin au service de Saint JORIOZ, tenter de trouver un successeur à Claude DERU, responsable des circuits Corses en perte d’activité au niveau des vacances d’ados et malgré les tentatives de Claude pour trouver de nouvelles acvités. Pourtant nous avons cherché à travailler tous ensemble, à faire un catalogue commun. Nous avons aussi organisé un rassemblement de plus de 600 responsables sur le terrain de Saint JORIOZ pour créer une dynamique et aussi de faire de ses responsables vacances un vivier de recrutement pour le mouvement. Mais je crois, encore aujourd’hui dans un secteur, celui des vacances que l’évolution qui se faisait n’était pas dans les possibilités et convictions du mouvement ni dans ses moyens. En effet si nous avions été des pionniers dans ce secteur en s’appuyant sur la pédagogie et les acvités mises en place par la branche aînée, l’évolution de la société et des envies de vacances avaient évolué. Je me réfère souvent à une expérience similaire au service 15/24 des scouts de France. Un groupe des aînés du sixième arrondissement lance des acvités ouvertes, séjours de neige, séjours à l’étranger (Liban, Jordanie, Israël et autres). Ce groupe deviendra, en quittant les scouts de France, Nouvelles Frontières. Comment faire vivre l’investissement de Porticcio en Corse avec une occupation de 2/3 mois et des clients comme les gros comités d’entreprises d’une industrie en déclin ? Seul le secteur des vacances pour jeunes et adultes handicapés, pour lequel nous éons toujours pionniers a pu résister.

 

Faire Mouvement

Un des rôles importants de l’Équipe Nationale était de promouvoir le mouvement, de faire je crois, que chacun de nos membres, soit fier d’y appartenir. Je souhaite revenir sur plusieurs actions symboliques.

Un an avant le bicentenaire de la révolution française nous organisons au Sénat un rassemblement qui conduira à l’écriture d’un « message aux enfants du monde ».

 Quelle aventure, qui reçut une belle couverture médiatique et fut aussi et surtout l’expression de notre richesse éducative, de notre capacité à faire que nos jeunes s’engagent. Plus de 250 éclés ont participé à un véritable colloque sur les Droits de l’Enfant. Autour de différentes personnalités, je ne citerais que Michel CARDOZE et Hubert REEVES, astrophysicien de renom (nous avions aussi le soutien d’Albert JACQUARD qui n’avait pu venir) nos jeunes ont fait une dizaine de propositions mises en forme par une petite équipe de responsables (ils étaient bons). Quelle joie pour nous les EEDF, après une brillante intervention de REEVES, de voir une véritable forêt de mains se lever et des jeunes débattre avec intelligence.

Ce fut une période riche en rencontres où les responsables EEDF montrent leur engagement, débattent pour quelques-uns d’entre eux avec EDGAR MORIN, avec le premier Ministre Michel ROCARD et son ministre de la Jeunesse et des sports Roger BAMBUCK. 

NAVIGATOR le grand jeu proposé aux jeunes du mouvement fut à la fois une manière de faire passer des messages pédagogiques et des outils mais aussi une belle occasion aussi de faire rayonner l’association. Je n’oublie pas les rassemblements régionaux organisés à l’époque assez nombreux tous contribuant à faire mouvement. J’ai en tête celui de la région de Bordeaux auquel j’avais rendu visite, comme les responsables nationaux le faisaient à Toulouse, Orléans, dans le Nord et tous ceux dont je ne me souviens plus. 

Le rassemblement de la Courneuve, en mai1989, étape ultime du jeu Navigator rassemble sur trois jours, 7000 (chiffre que j’ai en tête), Louvettes et Louveteaux, Éclaireuses et Éclaireurs, Aînés et responsables du mouvement.

Dans cette volonté de faire mouvement je n’oublie pas BÉCOURS. Les différentes Équipes Nationales depuis 1980 se sont beaucoup investies. L’aspect symbolique d’un chantier de reconstruction, puis d’un rassemblement nous a permis sur les années suivantes d’en faire un outil d’animation et un lieu où nous pouvions faire vivre les initiatives nationales. BÉCOURS devient le lieu de mise en valeur des nouveaux outils pédagogiques, des acvités natures, scientifiques, expression création, international, camps nationaux, formation et de nombreuses autres initiatives. C’est un formidable outil de rencontres, d’échanges avec toujours un chantier symbole de la volonté de reconstruire.

Notre relation avec le scoutisme Français et mondial s’est considérablement améliorée. Cette action de rapprochement avec les instances du scoutisme fut en définitive le fruit d’un travail entrepris depuis le retour de Cascade dans le début des années 1979.  La conférence mondiale à Paris fut peut-être le moment symbolique important de notre reconnaissance comme un acteur crédible.

 

Le travail pédagogique

Depuis 1979 et la fin de la bataille d'appareil, dans notre mouvement, l'échelon national remet en place, progressivement une politique de branche. Il s'agit de remettre en avant ce qui est un point fondamental de la méthode scoute : de petites équipes d'enfants par tranches d'âge avec une action éducative adaptée. Nous avons trois tranches d'âges soit trois branches : les 6/10 ans appelés Louveteaux et Louvettes, les 11/15 ans appelés Éclaireuses et Éclaireurs, les 16 ans et plus appelé Aînés. Nous verrons dans cette période, pour répondre à de nouveaux besoins l'apparition d'une nouvelle branche 4/6ans les Lutins.

En parallèle ce que nous appelions loi, promesse, citoyenneté restent des éléments essentiels de notre pédagogie qui commencent à être modernisés plus sur la forme que sur le fond.

Enfin ce qui était aussi un élément important de notre pédagogie, la progression individuelle avec un outil appelé étapes et brevets doit être remis en adéquation avec notre époque et retrouver du sens.

Un autre point important reste pour moi la notion d’engagement, à tous les niveaux, même pour les plus jeunes qui doit être adapté à toutes les tranches d’âges, du Lutin aux responsables. Notre but de former des citoyennes et citoyens demeure notre objectif ainsi que celui de faire vivre dans le réel la démocratie.

Nos groupes locaux, tous, à leur manière essaient de faire vivre ces fondamentaux en adaptant leur action à leur réalité. Comment les aider, comment leur apporter des outils, comment faire plus mouvement ? 

C’est ce que l’acon naonale en 1986 va tenter de faire en continuité avec les actions engagées les années précédentes.

Pour notre Équipe Nationale qui se met en place, un des axes majeurs est de créer un environnement favorable à ce travail d’actualisation des outils, actualisation et non changement. Il s’agit de redonner du sens à nos outils, en créer de nouveaux.

Un environnement favorable c’est dans un premier temps accentuer l’effort de créer ou recréer du lien (parfois distendu) avec les groupes locaux qui sur le terrain mettent en œuvre notre pédagogie.

Un environnement favorable c’est donner à tous la fierté d’appartenir à un mouvement de jeunesse dynamique et dans son époque.

Un environnement favorable c’est aussi de mettre l’Équipe Nationale au service des groupes locaux et dans l’action de terrain.

En quelques années, l’Équipe Nationale, avec une grande énergie, un engagement de tous les instants s’est lancée dans cette aventure, entraînant avec elle dans les équipes de branche, dans la formation, dans les rassemblements, dans les stages, dans les camps nationaux, dans les équipes d’acvités comme l’international, l’expression création, le chant, les activités scientifiques, la nature, j’en oublie peut-être, des centaines de responsables, créant ainsi une belle dynamique et de nombreux liens. 

Je laisserais à ces acteurs, membres de l’Équipe Nationale, ou membres des équipes nous dire le fruit de leur travail, important et riche et en saluant aussi la manière dont ils ont conduit leur action.

Un environnement favorable a aussi été d’être avec les groupes locaux sur le terrain (j’ai le souvenir d’avoir poussé une brouette dans les locaux du groupe de THIERS), mais tous les membres de l’Équipe ont fait de même. Nous avons aussi créé pour les groupes locaux des outils pour les aider dans leur travail quotidien, recrutement, étoffer les équipes de groupe, liaison avec les parents (lettre des amis). Bien entendu notre politique financière, décrite dans le chapitre PADN a aussi contribué à recréer du lien. Les universités d’été ont permis de faire un point de rencontre avec les acteurs des groupes locaux. 

 

Tentative de bilan

Sortir des outils pédagogiques dans la continuité des grands principes pédagogiques du mouvement forgés tout au long de notre histoire a été fait. Nous avons avec nos revues, nos formations, nos camps d’application, nos rassemblements, l’action aussi des régions, tenté faire vivre sur le terrain ces nouveaux outils. Avons-nous réussi ? Probablement en partie.

 Mais nous avons dans notre mouvement une formidable capacité à adapter les outils aux réalités de chaque groupe local.

Je crois que nous avons, dans ces années 1980/2000, après une période de turbulence, fait vivre l’idée de mouvement de jeunes et de scoutisme, retrouvé une certaine envie de faire ensemble, retrouvé la capacité à faire de grands rassemblements. 

Nous avons retrouvé des congrès constructifs, une vie statutaire apaisée, des relations sereines, même avec les difficultés rencontrées. Quelques groupes dits traditionalistes nous ont quittés. Nous n’avons pas imposé, nous avons tenté de convaincre. 

Nous avons le sentiment que l’Équipe Nationale n’est pas perçue comme un appareil lointain coupé des réalités du terrain, mais plutôt comme une équipe force de proposions.

En négatif, le travail d’expansion ne suit pas. Tout au plus avons-nous pour un certain temps contenu la chute des effectifs actifs mais pas celle du secteur vacances.

La situation financière est devenue, fin 1990, plus saine malgré de nombreux nuages qui s’amoncellent.

Pour nous, les acteurs nous avons vécu une belle aventure, enrichissante pour nous et je l’espère pour celles et ceux qui nous ont accompagnés.

Que de belles rencontres humaines !

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