2018 : Éveiller la conscience - Attentat

Jeu15Mar201808:33

2018 : Éveiller la conscience

Index de l'article

 

 

 

 

Je vais illustrer mes propos avec plusieurs exemples d’actions concrètes plus ou moins médiatisées pour lesquelles nous avons rencontré un véritable écho.

 

Personne n’a oublié l’attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. Notre groupe avait prévu une sortie culturelle à Paris le 11 janvier. Plan Vigipirate oblige, cette activité ne pouvait être maintenue. Pour autant, nous avons souhaité maintenir une activité, ne pas céder au dictat des terroristes, même avec moins d’enfants car certains ont participé à la grande manifestation à Paris.

 

 

Nous avons monté toute l’animation de notre sortie du 11 janvier autour des événements de Charlie Hebdo.

 

Malgré le faible temps de préparation, pour les éclés et les aînés, il nous semblait évident qu’il ne suffisait pas de faire un « dessin pour Charlie » et des gros crayons, l’animation destinée aux lutins et aux louveteaux.

 

Nous leur avons proposé de préparer le procès de la Liberté d’Expression et nous avons discuté avec eux afin qu’ils soient convaincus que la mise en scène ainsi que l’ensemble des acteurs devaient aider à convaincre les lutins et les louveteaux pour qu’ils acquittent la Liberté d’Expression.

 


 

 

 

Nous avons transformé le local en salle d’audience, habillé un mannequin de blanc pour qu’il symbolise notre accusée, préparé le bureau du Juge et trouvé des éléments de costumes pour les témoins et les avocats.

 

Nous avons préparé un réquisitoire pour le Juge, expliquant que la Liberté d’expression était accusée de troubles à l’ordre public. Nous avons choisi quatre témoins à charge. Ceux-ci ont expliqué qu’ils n’aimaient pas du tout que l’on puisse rire d’eux et que c’était de la moquerie inadmissible. Les témoins étaient un religieux fanatique, un joueur de foot, un amateur de soldes et un geek, scotché sur son téléphone. Nous avons ensuite trouvé trois témoins à décharge, l’un était un clown qui a expliqué que le rire était très important, le deuxième que l’on n’avait pas le droit de tuer des gens qui ne faisaient que des dessins dont certains faisaient des dessins pour enfants, le dernier témoin a expliqué que s’il n’y avait plus de Liberté d’Expression, c’était la fin de la démocratie et le début de la dictature.

 

 

Un témoin :


 

 

 

Un autre témoin :


 

 

 

Encore un témoin :


 

 

 

Le jury populaire était constitué des lutins, des louveteaux et de leurs responsables. Ceux-ci ont posé des questions aux témoins durant le procès. Les avocats avaient préparé leurs plaidoiries, l’une pour condamner la liberté d’expression, l’autre pour l’acquitter. Les avocats ont expliqué ensuite à l’équipe de responsables que leur rôle n’avait pas été facile à tenir. Le premier parce qu’il tenait un rôle de « méchant », le deuxième parce qu’il avait peur de ne pas être assez convaincant.

 

 

 

Plaidoirie de l’avocat à charge :


 

 

 

Plaidoirie de l’avocat de la défense :


 

 

 

C’est à l’unanimité que notre jury a acquitté la Liberté d’Expression ! Ouf !


 

 

 

 

 

Nous avons communiqué, dès le lendemain sur le blog national. Notre témoignage en forme de retour d’expérience a permis à l’équipe nationale d’étayer une fiche pédagogique sur le sujet. En mars 2015, l’Équipée a publié notre article qui illustre ce qu’on peut faire lors d’une actualité tragique. En parallèle, notre ancien blog et notre site valorisaient cette action.

 

« C’est vraiment bien ce que vous faites » est une phrase que j’ai beaucoup entendue et qui justifie d’avoir toujours envie de faire de l’animation.

 

 

Les attentats, ce n’était pas fini. Certains membres de notre groupe ont été touchés au Bataclan. Alors en novembre, nous avons encore modifié notre programme d’activité.

 

Le grand jeu a consisté pour chaque équipe à bâtir une Utopie basée sur une « vie meilleure ». Nous avons dessiné notre île, établi les règles (lois et constitution) et choisi quatre gestes pour protéger notre planète. Nous avons présenté le fruit de notre réflexion aux autres équipes. Nous avons pris un chocolat chaud ou un thé à la terrasse d’un café créé par les responsables. Avec les foulards de tous les participants nous avons symboliquement interprété le visuel «Peace for Paris» afin de partager l’émotion avec toutes les familles touchées par ces odieux attentats. Pour le bilan, nous avons chacun fait une tour Eiffel avec notre corps pour tout ce que nous avons aimé dans la journée. Nous avons à nouveau communiqué et notre ancien blog a, à chaque fois, enregistré une forte activité.

 

 

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